Chose promise........
Bon, alors quoi dire de mon retour au boulot ? Eh bien, notre équipe était enfin au complet et ça fait super plaisir. J'ai retrouvé mes 3 collègues et mes marques. On en a profité pour se faire un petit repas sympa samedi soir. On a été bien inspirés car au menu il y a avait pour chacun.....une tarte au fromage ! Miam ! Berk ! Dommage, je n'avais pas mon appareil photo pour immortaliser la chose. Franchement, ça faisait pitié. En tout cas, avec ce qu'on avait amené, on s'est régalé.
Côté patient, la population s'est un peu rajeunit et le service était plein. Vive la rentrée !!!. Nous avons eu notre lot de patients « demandeurs ». Toutes les nuits (j'ai travaillé ven-sam-dim), ce sont les mêmes qui ont sonné. Grrrrr ! Nous avons eu une patiente, une dame âgée, qui ne savait pas gérer le bassin. Nous lui disions de nous appeler soit pour lui mettre le bassin soit pour le lui enlever. Résultat, elle faisait tout toute seule et inondait à chaque fois le lit. Elle nous disait soit qu'elle l'avait renversé en l'enlevant, soit qu'elle l'avait mis trop tard. A chaque fois, nous devions la changer complètement et une fois sur deux, changer les draps. Son excuse ? Elle ne voulait surtout pas nous réveiller. Ben voyons ! Non, madame, on ne dort pas, nous et tant qu'à sonner, autant sonner avant les dégâts ! Ben, autant pisser dans un violon, elle nous a fait le coup les 3 nuits d'affilé. Une fois, on lui a proposé de lui mettre une couche – je sais, c'est pas bien mais c'était pour son confort. Eh bien, elle a enlevé la couche pour faire pipi et s'est souillée. Grrrrr !
Nous avons également reçu des Urgences une dame, un peu bourgeoise et un peu beaucoup à côté de ses pompes. Fracture du coude, ou de l'épaule, et fracture du col du fémur. Donc, aide au lit et lit strict. Eh bien, une nuit, mes collègues l'ont retrouvé 3 chambres plus loin, debout, en train de faire pipi. N'est-ce pas formidable ? La chambre en question était occupée par un monsieur, eh bien autant dire qu'il a eu droit à un charmant spectacle.
Je ne parlerai pas des patients qui s'inquiètent de leur transit intestinal en pleine nuit, de celle qui nous a fait du boudin parce que je ne suis pas revenue à la seconde essuyer les 3 gouttes d'eau qu'elle avait renversées sur son adaptable; de celle qui dort à chaque fois qu'on passe dans sa chambre et qui se plaint que personne ne vient la voir et ne lui propose de tisane; de celle qui a mal comme un chien depuis plus d'1 heure mais qui n'a pas osé nous appeler pour ne pas nous déranger; de celle qui est hospitalisée pour un nouveau truc, qui a par conséquent un nouveau traitement mais qui refuse de le prendre, réclamant à corps et à cri son ancien traitement, celui qu'elle prend depuis des années et auquel elle est habituée, et peu importe ce que lui dit le médecin, rien à foutre, donnez-moi mes médicaments de d'habitude; du patient qui nous demande si boire du coca l'aidera à aller à la selle et qui nous fait saliver en nous envoûtant avec l'odeur du repas chinois que sa copine lui a apporté; de la patiente qui nous demande de lui laisser le bassin à côté mais qui nous sonne pour qu'on le lui mette alors qu'elle y arrive très bien toute seule.; de la patiente qui nous demande chaque soir de bien nous occuper de son croupion (comprendre : son derrière); de la patiente, gynéco de son état, qui parce qu'elle est médecin, se permet de venir dans notre salle de repos, utiliser notre micro ondes, fouiller dans notre frigo, se balader à poil sous notre nez, nous faire un caprice à 3 heures du matin parce que Madame n'arrive pas à dormir et que c'est inadmissible qu'on la laisse souffrir ainsi. Euh....madame...vous êtes médecin donc vous devez savoir que sans prescription médicale nous ne pouvons rien vous donner et encore moins à 3h du matin. Non, on ne peut pas appeler le réanimateur de garde, votre situation n'est pas une urgence vitale et peu importe que vous tapiez du pied dans votre lit comme une gamine de 4 ans. Na !
Mais je parlerai, brièvement, d'un patient âgé, qui m'a vraiment émue ce week-end. Un monsieur dans un tel état de maigreur, de décrépitude, si fragile, si vulnérable, qu'au moindre mouvement, on a peur de le casser. Même le piquer est une torture pour l'infirmière. Comment en est-il arrivé là ? Il a une famille, un médecin. Pourquoi avoir attendu ce stade avant de nous l'amener ? Aujourd'hui, Il n'y a plus grand chose à faire. Il a une jambe nécrosée et ne sera pas opéré. Il est rachitique et ne veux/peux plus s'alimenter seul ou avec aide. Il est en soins palliatifs. Jusqu'à quand tiendra-t-il ? Seul l'avenir nous le dira. Petite pensée pour lui donc, où qu'il soit aujourd'hui.
Tout ce week end s'est passé sur fond de douleur. Eh oui, je me suis fait mal....aux adducteurs de la jambe droite. Autant dire, que j'ai été un vrai boulet pendant 3 nuits, déambulant dans les couloirs comme un pingouin perdu sur la Banquise, tentant désespérément de suivre le rythme, m'accrochant dès que je pouvais à mon chariot comme à une bouée de sauvetage. Quand je croyais réussir à ne pas boiter, un patient me demandait ce que je m'était fait. Même une maminette un peu beaucoup désorientée m'a demandé si je m'étais fait mal à la hanche, c'est dire ! On pouvait presque m'entendre couiner à chaque pas. Ben je n'étais pas fière ! Lundi matin, j'ai presque failli pleurer de douleur durant mon dernier tour. Mais j'ai tenu le coup, comme une grande fille que je suis. Une grande nouille, oui, de ne pas avoir accepter d'être arrêtée par le médecin. Mais j'avais tellement envie de faire ce repas avec mes collègues que j'avais refusé. Par contre, lundi après-midi en réveillant, j'avais tellement mal que j'ai craqué comme un gros bébé. Je ne pouvais plus sortir du lit et encore moins marcher. Petit à petit, je me suis dérouillée et j'ai filé chez mon médecin. Résultat, je suis en arrêt maladie, ça va mieux et c'est tant mieux !
Je n'attend plus qu'une chose, repartir au boulot. Eh oui, j'adore mon boulot. Bon, on ne sera pas au complet car mon collègue AS sera en vacances. Il les a bien mérité, remarque. Qui dit rentrée, dit retour des dos. En clair, on va en voir défiler, des opérés du dos car ça y est, c'est la reprise. Chouette !
On va quand même essayer de continuer à ménager le nôtre, car qui veut aller loin ménage sa monture. Euh....je ne sais pas si cet adage est valable ici mais bon, il me plaît bien, alors je dirais que oui !